Les Yahoures à Claire
De. De Claire. Pas "à" Claire. oui, je sais, je sais, je ne suis pas non plus complètement demeuré. quoique. passons…
Bon, pourquoi j'vous parle Yaoures… hé bien tout simplement parce que Claire, entre autres choses (…), en fait de merveilleux. Onctueux, fermes juste ce qu'il faut… ah, Seb ; c'est bien. c'est simple, on dirait ceux de ma grand-mére, celle du sud, que nous appelions, avec une audace et une vivacité d'esprit rare chez des enfants de nos ages : Mamie.
Ah, les yaourts de mamie… je me souviens… tout n'était que jeu, amusement, et tripotages. non, pas tripotage, ça c'était plus tard. Nous courions nus dans la steppe, après avoir coupé du bois avec père. Les loups hurlaient au loin. Parfois il leur arrivait de venir à quelques mètres de la maison, et d'emporter quelque enfant qui traînait dehors, seul le soir. m'enfin, je vous l'demande, que pouvez bien foutre un enfant dehors, le soir dans la steppe? Les desseins du tout puissant sont impénétrables. Donc, nous coupions du bois, des forêts, des hectares entiers (père était exploitant forestier et dirigeait une petite firme d'une centaine de bûcherons). Parfois, il nous arrivait d'être punis. alors, nous devions passer la nuit dehors, avec les chacals. Il nous fallait, pour survivre, tuer l'une de ces pauvres petites bêtes et la dévorer crue. Mais nous savions faire cela également (Père était équarrisseur et dirigeait une petite entreprise d'une centaine de bouchers). Souvent, Mère, cousant, nous lisait des histoires de son invention tout en jouant du sitar et en préparant le repas (Mère était femme orchestre et dirigeait une petite troupe d'un centcinquantaine de gens de cirque, forains, monte-en-l'air qui empestaient le tabac), et nous l'écoutions sagement, tandis que dehors, au loin, les hyènes poussaient leurs cris sinistres. De temps à autre, Père nous faisait la joie de nous emmener à la ville ; c'était toujours une expédition à laquelle nous nous préparions avec fébrilité, entraînement et impatience. Il nous fallait en effet toujours prévoir vivres et armes, car aller à la ville représentait toujours un danger. A cette époque, les attaques de lions (qui hurlaient souvent au dehors) étaient très fréquentes, et les 500 m qui nous séparaient de la ville étaient truffés d'embûches. heureusement, Père savait y faire (Père était transporteur et dirigeait une petite multinationales d'une dix-milliaines de chauffeurs), et les 500m passaient très vite. En ville, nous nous emmerdions profondément, car Père passait son temps au PMU à boire des petits blancs secs (Père aurait aimé être patron de bar et diriger une dizaine de serveurs). Aussi, nous attendions avec impatience le retour à la maison. Je conduisais. Père passait son temps à la fenêtre et me demandait de m'arrêter tout les 10 mètres, afin, disait-il de communier avec la nature, sorte de retour aux sources, l'osmose quoi. Une fois rentrés, et Père couché, nous pouvions enfin goûter aux joies du yaour home made de mamie. Mère nous préparait une jolie table (Mère dirigeait un restaurant 3 étoiles et une trentaine de cuistots), et, tandis qu'hurlaient dans le jardin les yétis affamés, nous dévorions pele-mele, les yaours de Mamie, Mamie, Père, Mère, les loups, chacals, hyènes, lions et autres yétis.
Ah, l'enfance…
Sinon, ça va bien.
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